Pour revaloriser la théorie

Voir à la promotion des échecs au Québec !
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denis robitaille
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Message par denis robitaille »

Intéressant Stéphane!

Je dois d'abord dire que je suis d'accord avec toi; Nicolas a ouvert un sujet riche en possibilités de discussions. Je crois que son texte a potentiellement beaucoup de valeur et que ça vaut la peine de prendre le temps de le critiquer en profondeur autant sur la forme que sur le fond, question de l'"épurer". En plus, ça nous donne l'occasion d'échanger sur des sujets malheureusement trop souvent négligés dans les manuels.

J'aime bien ton exemple de la Bénoni quand tu parles de "vérité statique" par rapport à une "vérité dynamique". Permets-moi d'élaborer la-dessus en d'autres termes.
Grâce aux efforts de Tal, entre autres, la "vérité" à propos de la Bénoni dans les années '60 était qu'il s'agissait d'une défense active qui offrait de bonnes chances aux noirs. La "pensée théorique" de la période '50-'60 favorisait une sorte de retour à l'hyper-modernisme (défenses Indiennes, Siciliennes Najdorf et Boleslavsky), et l'application des idées de Nimzowitsh (dans la pratique de Larsen et Petrossian). La pensée "classique" avait perdu un peu de terrain et ne connut un regain de faveur (je crois) qu'avec Spassky et Fischer. La façon d'évaluer les positions et de jouer était donc influencée par ce "courant de pensée échiquéenne" dominant, la "vérité" de l'époque.

Quelle est la "vérité" d'aujourd'hui?
Si on en croit Watson dans son "Secrets of Modern Chess Strategy", la pensée dominante actuelle favorise l'étude des possibilités tactiques concrètes au dépends de "principes de base". On pourrait appeler ça une approche par "force d'analyse brute", pour employer une expression informatique. D'ailleurs on pourrait dire sans trop de craintes de se tromper que la pensée échiquéenne actuelle est grandement influencée par les résultats impressionants des ordinateurs. Bref, si "ça marche", il importe peu que vous jouiez selon les principes théoriques ou pas.

Pour ceux qui se sentiraient tout d'un coup découragés d'étudier les principes de base, rappelons-nous tout de même que les fonctions d'évaluation des programmes d'échecs sont basés sur ces mêmes principes :roll:

À suivre si ça vous intéresse.
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SuperSteff
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Message par SuperSteff »

Si on en croit Watson dans son "Secrets of Modern Chess Strategy", la pensée dominante actuelle favorise l'étude des possibilités tactiques concrètes au dépends de "principes de base" Denis Robitaille
Salut Denis , il ne me reste pas beaucoup de temps aujourd'hui pour élaborer sur le sujet car Réjean viens me chercher a 16h30!

A propos de Watson il est vrai qu'au niveau internationnal certain ce sont fait reprocher de jouer a Fritz-mémoire! :wink: comme une certaine partie Rozentalis vs Lesiège jouer a l'internationnal de MTL , Rozentalis d'après moi connaissait tout les coups de la partie par coeur! il avait simplement analyser une ligne de la variante 2.c3 de la sicilienne et c'était rendu compte qu'elle n'était plus jouable pour les noirs. Par contre si on prend l'exemple du jeu de Vladimir Kramnik c'est tout le contraire , il privilégie les principes de base dans son jeu . c'est pourquoi il as réussie a vaincre Kasparov! car il as amener Garry sur son terrain , c'est a dire le jeu positionnel pur en ne laissant qu'une mince place a la "force d'analyse brute" et la préparation théorique sophistiquer.

Bon c'est tout le temps que j'avais aujourd'hui pour discuter de cet intéressant sujet .

A+ Droletsky
Nicolas Audet Bouchard
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Message par Nicolas Audet Bouchard »

À Denis Robitaille :


Dans la mesure où un concept est abstrait, il est plus difficile de le définir que s’il est concret. Par exemple, il est donc plus difficile de définir la morale qu’une chaise. Comme il est plus difficile de définir un concept abstrait, il est aussi plus difficile de l’appliquer. Et dans le même ordre, il est moins connu.


-Lorsque j’emploie une variante d’ouverture, je sais que j’emploie une connaissance, car la variante que j’emploie, je sais que je la connais. Le fait que son évaluation soit incertaine ne change rien à ce fait.

-Lorsque j’utilise des éléments techniques pour une position donnée, il est possible que je ne fasse pas vraiment ce que je crois faire, puisque la technique est moins tangible.

-Lorsque j’emploie des idées intuitives ou positionnelles, il est encore plus probable que je me trompe. Par exemple, il est bien possible que je pense contrôler la case d5 alors que je ne la contrôle pas du tout.

Si je pense faire appel à une composante du jeu et que je ne lui fais pas vraiment appel, c’est que ma connaissance est relative, qu’elle n’est pas ''pure''. Les finales sont plus plus pures que les ouvertures, dans le sens où la théorie change moins.

Ensuite, si tu emploies le terme relatif dans le sens de ''qui n’est pas absolu'', je dirais que la technique n’est pas absolue parce qu’il est plus difficile de savoir si on s’y rapporte vraiment que dans le cas de la théorie.

D’autre part, le sens courant du mot ''théorie'' dans le jargon échiquéen est bien aussi valable que le sens du dictionnaire. Je dirais qu’il est même davantage valable dans la mesure où il est plus susceptible d’être compris par les joueurs d’échecs.

Lorsqu’on dit ''tel coup est théorique'', on veut dire qu’il se rapporte à la connaissance d’une variante déjà étudiée. (étudiée évidemment, je le concède, en termes d’intuition et de technique).

Par ailleurs, je suis bien d’accord pour admettre qu’il faut s’entendre sur les définitions des termes que l’on emploie pour justement pouvoir les employer. Quant à savoir si je déroge à la terminologie acceptable, j’espère que mes précisions te démontrent que ce n’est pas le cas. Ensuite, je crois que tu devrais éviter de te servir d’un ton paternaliste pour tenter de me convaincre, cela ne sert pas la discussion. De plus, selon ce que j’ai vu, je continue de croire que ton argumentation est strictement linguistique. Ce genre d’argumentation est plus verbeuse que fertile.


Nicolas Audet Bouchard
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denis robitaille
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Message par denis robitaille »

Hello Nicolas,
Je pense que ça irait mieux si on s'en parlait face-à-face. C'est bougrement intéressant tout ça! Désolé pour le ton paternaliste.
Peut-être après la ronde de jeudi au Montcalm?
Nicolas Audet Bouchard
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Message par Nicolas Audet Bouchard »

Salut Denis,

Je suis bien d’accord qu’il sera plus facile de se comprendre en personne.

Une partie du malentendu provient du fait que mes catégories sont divisées en fonction de la connaissance de leur sujet. (soit notre capacité à savoir qu’on leur fait référence)

Tandis que tu as cru qu’elles étaient basées sur la mesure du résultat effectif qu’elles produisent. À ce sujet, je pense qu’il serait difficile de mesurer le résultat effectif d’une catégorie.

Certaines catégories demandent, pour s’appliquer, une plus grande intervention de notre imagination. L’imagination pouvant ne pas toujours bien intervenir dépendant des circonstances, elle est la cause, à mon avis, de la difficulté à mesurer la corrélation entre l’efficacité et le type de catégorie.

Nicolas Audet Bouchard
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Serge Champetier
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Message par Serge Champetier »

J'espère qu'on se comprend mieux en personne...parce que j'ai ben de la misère à comprendre le charabia de ton dernier message :wink:
Serge
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